Pour fêter nos 30 ans de vie commune, mon mari et moi avons décidé en septembre 2017 de fêter cet événement de manière exceptionnelle. Son rêve à lui était de présenter ses livres dans un Salon du Livre, ce qui m’a paru intéressant, et ceci pour deux raisons. Premièrement, le fait de présenter ses livres à un grand public renforce chez l’écrivain sa confiance en lui (ce qui ne serait que bénéfique à mon mari!), et deuxièmement, parce que moi aussi je couvais un ouvrage depuis un certain temps et comptais donc profiter de l’occasion pour écrire un livre. Par conséquent, nous avons décidé de participer ensemble au Salon du Livre à Genève en avril 2018. Génial!
Soudain, je me suis retrouvée face à l’écriture d’un livre. Pour de vrai! En fait, j’écris tout le temps, la plupart du temps en suédois. J’écris plein de trucs pas forcément très sérieux, je note des pensées et surtout des réactions face à des injustices que je détecte. J’ai déjà écrit un conte fantastique et un recueil de récits, les deux en suédois, ouvrages que j’essaie de faire publier en Finlande, mon pays natal, ce qui n’est pas facile et prend du temps. Ecrire en français est donc devenu un réel défi pour moi. D’ailleurs, écrire sur quoi? En tant que coach spécialisée, je commence à avoir beaucoup d’expérience dans les problématiques liées aux personnes hypersensibles et/ou à haut potentiel. Donc pourquoi pas prendre un thème lié à ces expériences qui recoupent les miennes? Mon choix est tombé sur le chantage émotionnel qui me paraît être une question très importante dans la vie d’une personne ‘différente’. Pour agrémenter le texte, je souhaitais inclure de temps en temps une illustration d’un petit personnage que je dessine depuis que je connais mon mari. Ce petit personnage (oui, il est réellement très petit lorsque je le dessine) est un témoignage de tendresse entre nous. Le voici:
Etant donné que les délais d’un projet sont vitaux pour moi, j’étais contente de me trouver face au dead-line du Salon du Livre. Si je n’en ai pas, je perds souvent ma motivation ou je traîne dans mon projet, en pensant ‘Je le ferai demain’. Ah, la fameuse procrastination! Par conséquent, j’avais un délai qui était février 2018 pour terminer l’écriture de mon livre sur le chantage émotionnel, et mars pour le faire publier sur Createspace.com. Ya ka, koua! Avec enthousiasme, je m’y suis mise.
Et imaginez-vous, j’ai commencé à écrire et je suis restée coincée, bloquée par je ne sais quoi. Début janvier 2018, je n’arrivais plus à écrire une ligne, et j’avais perdu toute mon envie de partager mes expériences par écrit. J’étais bloquée par des pensées du genre ‘Je suis qui pour écrire sur le chantage émotionnel?’ et encore ‘Je ne vais jamais pouvoir le terminer à temps, ce bouquin!’. Ce sont exactement ce genre de doutes qui se présentent chez les personnes créatives et qui concernent une grande partie de mes client.e.s. J’ai donc décidé de me faire coacher sur mon blocage – par mon mari qui lui aussi est coach.
Une idée qui est ressortie de ce coaching était que le petit personnage que je voulais utiliser de temps en temps pour illustrer certaines situations pouvait en fait devenir la pièce centrale de mon livre. Donc, au lieu d’écrire un livre, je pouvais produire un livre illustré, tout en utilisant exactement les mêmes idées et le même contenu qu’un livre avec du texte. Un livre illustré! Quoi?! Moi qui ne sais pas dessiner! De créer un livre illustré m’a franchement évincée de ma zone de confort pendant bien des jours. J’ai fait preuve de toutes les résistances possibles et imaginables. Voici quelques-unes de mes résistances – vous les reconnaitrez peut-être:
- Je suis nulle en dessin!
- Je n’aime même pas dessiner!
- Mes dessins ne sont pas assez bons pour être vus par d’autres
- D’autres qui dessinent merveilleusement bien ne produisent pas de livres illustrés, donc quelle est ma légitimité?
- Mon petit personnage est ridicule
- Je ne peux pas partager mon petit personnage avec d’autres, c’est trop intime/ simpliste
- Je dois faire un cours de dessin avant de m’y mettre
- Je n’arrive pas à exprimer la même chose avec des dessins qu’avec du texte
- Je n’y arriverai jamais
- J’ai trop peu de temps
Et malgré tous ces doutes et ces résistances, je me suis mise au boulot. J’ai essayé. Les deux premiers jours étaient difficiles. Très difficiles. J’ai perfectionné mon petit personnage, j’ai fait un remue-méninges pour lui trouver un nom, j’ai pris beaucoup de notes sur des situations différentes et j’ai fait des croquis. Oui, c’était très difficile au début de ce travail, et j’ai beaucoup bataillé avec moi-même. Mais à ce moment-là, le Petit Hérissé est né, et il est maintenant à la base d’une série de livres illustrés que je compte bien créer prochainement.
Le premier tome ‘Je me sens différent‘ dans la série Le Petit Hérissé était donc prêt juste à temps pour le Salon du Livre à Genève du 25 au 29 avril. J’ai eu des sueurs froides, j’ai bataillé avec mes résistances, j’ai été projetée hors de ma zone de confort. Et que s’est-il passé? J’ai produit des croquis en grande quantité et ai pris suffisamment de notes pour au moins trois livres illustrés en plus! Les idées, ce n’est pas ce qui me manque, et le fait d’être confrontée à mes soi-disant limites m’a beaucoup encouragée et inspirée.
Pour l’instant, je travaille sur le prochain tome de la série Le Petit Hérissé. Il s’agira de ‘Je suis femme et hp’. Non, pas la marque d’imprimantes HP mais bien le haut potentiel. Ou la surdouance, si vous préférez. Parce que oui, c’est particulier d’être femme et en plus une personne à haut potentiel. Les femmes hp rencontrent des situations difficiles sur des plans différents, notamment affectif et professionnel. Puis ensuite viendra le tour à ‘Le travail et la personne hp’, et après? Peut-être celui sur le chantage émotionnel, nous verrons bien.
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